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Les lectures de Sole
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22 janvier 2007

Michelle Fourez, Ferveur

"Je me souviens très bien de la lumière du matin d'été où me parvint cette lettre étrange. Un été de grande chaleur. les moissons vibraient de vapeurs brumeuses, au bas de la colline, et les bourdons par quinzaines s'abreuvaient aux fleurs de mon jardin sauvage." (p.7)

Une enveloppe, courrier d'un notaire inconnu et voilà la narratrice avec un paquet dans les mains, une voix sortie du passé: son professeur de grec lui fait parvenir quinze ans après son décès une lettre, une déclaration d'amour à celle qu'il aima en silence pendant tant d'années. 

Je retrouve, dans ce court roman, la très belle écriture de Michelle Fourez, découverte avec A contretemps, mais aussi le passé de la narratrice: la vie à la ferme, la mère "âpre et dure", le père aimé. De très belles évocations de la nature aussi: odeurs et couleurs se mêlent, se surimposent pour créer une atmosphère forte et douce à la fois.

J'aime l'idée de l'attente de la révélation: quinze ans après sa mort! Et l'impossibilité de cette relation. La narratrice  n'intervient que peu directement, elle se laisse découvrir dans la peinture sublimée qu'en fait son professeur. De cette adolescente de dix-sept ans,  Mademoiselle H.,  il nous fait un portrait sans âge: il ne l'a pas connue adulte, mais il la voit, l'imagine sans peine.  Mais, outre ces beaux moments d'amour, d'adoration, il y a aussi la désespérance du professeur, ce malheur profond et définitif qui me semble, dès le départ, un peu factice. Ce personnage émerge d'un autre temps. Bien qu'à l'écoute de son époque, il prône et pratique des valeurs que je ne partage pas toujours, un peu vieillottes. Mais l'idée de l'amour platonique est belle, indiscutablement.

Une lecture en demi-teinte en somme. Si vous voulez découvrir Michelle Fourez, je conseille plutôt A contretemps.

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