Thomas Gunzig, Kuru
Voilà un roman que j'aurai fait attendre longtemps! cela fait plus d'un an que je l'ai reçu: j'avais très envie de le lire, et puis, chaque fois que j'envisageais de le lire, cette envie disparaissait, allez savoir pourquoi! Et là, je me décidée, c'est fait. Et je m'amuse, comme cela avait été le cas avec Mort d'un parfait bilingue, premier roman de Gunzig. Parce que j'y retrouve un univers loufoque, ou du moins présenté comme tel, même si la base de travail est bien notre monde, bien réel, malheureusement.
Le héros est un éternel étudiant, vouant aux gémonies son petit-bourgeois conventionnel de père qui entretient ses "études": beaucoçup de travail d'attente, de repos et de conversations avec quelques amis sur le monde et les philosophes. Mais ce héros, Fred, a des mouches dans la tête. Elles se réveillent dès que la situation semble lui échapper ou l'énerver. Là, il est à Berlin, flanqué de Paul, un ami rendu paranoïaque et hyperviolent par son séjour dans le monde de la lutte sociale armée en Amérique du Sud. D'ailleurs, à l'énoncé de ce nom, il ne répond plus de rien... Ils viennent aider Pierre et ses amis secrets à empêcher la police d'infiltrer la grande manif altermondialiste anti-G8, comme elle l'a fait en Italie, donnant à croire à l'opinion publique que ces jeunes peuvent à tout moment déraper, devenir violents et mettre en danger notre jolie existence rose et sucrée.
Et puis il y a la cousine, le rêve de Fred, espèce de super nana merveilleusement roulée mais mariée à un superbe mâle italien éjaculateur précoce. Le couple se retrouve à Berlin : une semaine de traitement dans une clinique sélect pour tenter de régler le petit problème de Fabio.
Je ne peux qu'imaginer la rencontre à venir ...
Et effectivement, elle fut explosive, ou plutôt "gazante". Elle me renvoie aux sensations ressenties lors de la lecture du premier roman de Gunzig: époustouflant, très dernier jour. Mais ici je reste sur ma faim. En effet, les personnages m'ont semblé un peu vides, très minces finalement. Et le thème de la manipulation, s'il est présenté sous un jour cynique et grinçant, reste un peu caricaturé. J'avoue être particulièrement déçue par le personnage de Mika.
J'attendrai donc le roman suivant.