Bernard Tirtiaux, Pitié pour le mal
Sur les traces de son frère disparu en mer, le narrateur nous conte sa plus belle et forte expérience avec lui. En 1944, les deux garçons, encore enfants, emboîtent le pas à l'armée allemande en retraite, bien décidés à récupérer Gaillard de Graux, leur étalon brabançon, la fierté de leur père. Et Tirtiaux de nous lancer avec eux sur les traces de ce convoi, mais aussi dans une belle réflexion sur le mal et le pardon.
J'ai beaucoup aimé ce roman. les personnages sont attachants, touchants dans leur quête, leurs plaies tues, leurs interrogations. Belo (Abel), le narrateur, dans sa naïveté douce et perdue. Gunther, cet homme dont les questionnements trouvent résonnance en moi. Et puis Mutien, seul personnage sans voix, omniprésent, dans sa force d'abord, dans son immense fragilité et ses cassures ensuite.
Beau roman d'hommes que voilà. Seul regret: la trop rapide conclusion avec Lotte.
Mars 2007. Je rencontre Bernard Tirtiaux, avec mes élèves, en sa ferme-atelier. Superbe moment d'émotion et de découvertes. Un homme, un artiste multiple, aux facettes aussi changeantes que le verre qu'il taille. Un auteur qui considère l'écriture comme un de ses modes d'expression, dont il emprunte le cours lorsqu'il a une vraie histoire à raconter, quelque chose à dire. Sous le charme de cette voix, cette présence, nous l'avons suivi dans sa lecture du roman, mais aussi dans son atelier miroitant. Merci Monsieur Tirtiaux.